Salut à tous ! Je suis de retour après cette longue abscence!
Pour la peine , voici en inédit l'histoire de Arc et Epee mon ancien clan par Imago .
Arc et épée
<Histoire du clan>
L'histoire d'Arc et épée ? Voilà bien longtemps qu'une telle question n'a pas été portée à mes oreilles... Mais soit, si vous voulez étancher votre curiosité vous avez frappé à la bonne porte. Le récit dont je vais vous faire part remonte à une autre époque, à une autre ère même... Il va falloir vous projeter dans un monde qui précède la découverte des jutsus... Un monde où les hommes devaient survivre en n'utilisant que la force de leurs bras, et l'acier de leurs lames. Un monde où Yashigiri n'était rien d'autre qu'un village de pêcheurs. En ce temps là, les guerres étaient déjà trop fréquentes et destructrices. On enseignait l'art de se battre aux plus jeunes enfants afin qu'ils puissent protéger leurs familles. Mais même dans l'enseignement, une rivalité perdurait. L'école du combat à distance, et celle du corps à corps... Afin de décider quelle méthode était la plus efficace, il fut convenu qu'un combat se déroulerait entre les deux champions de ces coteries. Le gagnant en sortirait couvert de gloire et de respect, et le perdant devrait embrasser la vie du village le plus proche et ne jamais réapparaître devant les siens. C'est là que commence véritablement notre histoire : dans un combat de volonté et d'honneur, au sommet d'une colline de Yashigiri.
Les pêcheurs reprisaient leurs filets. La brume avait envahi l'océan et nul marin n'ignorait son devenir s?il la défiait. Les bateaux restaient donc à quai en attendant la fin de l'intempérie. Mais l'océan étendait progressivement son voile blanc en direction de la montagne, commençant à avaler l'île par sa fumée dévorante. De nombreux villageois se dirigeaient vers le temple shinto, au c?ur de la forêt, espérant ainsi calmer les démons des flots. En ce jour, l'arrivée des deux guerriers était passée totalement inaperçue. Tous deux avaient rejoint le lieu de rendez-vous avec une ponctualité militaire.
Le représentant du combat au contact était vêtu d'une imposante armure couleur sang, ses mouvements laissaient juste transparaître une maîtrise exceptionnelle de son corps. Il savait que son armure le ralentirait, mais elle le protégerait d'une grande partie des projectiles de l'autre guerrier. Afin de compléter son équipement, il s'était muni d'un bouclier long et d'une épée. En face de lui, son adversaire s'était placé en position de seiza ; son arsenal déployé devant lui. Son arc était parfaitement bandé, prêt à envoyer la vingtaine de flèches que contenait le carquois. En plus de cette importante ressource, il s'était muni d'une certaine réserve de projectiles divers propres aux ninjas. L'archer se releva lentement, dans un silence de guerre. Son habit de cuir ne le protégerait pas face à l'importante carrure de son adversaire. Il ne devait donc compter que sur son habileté de tireur pour contrer son ennemi. Sa volonté n'était voilée que par ses longs cheveux qui volaient devant ses yeux. Son allure mince et ses gestes élégants lui donnaient une allure toute féminine, et jamais l'épéiste n'aurait su dire s'il était homme ou femme.
Mais une chose paraissait évidente, il y avait un mépris réciproque entre ces deux adversaires. L'un trouvant lâche de se battre sans risque, et l'autre trouvant idiot d'engager sa vie dans un combat rapproché. Sans doute la tension qui s?élevait de la colline devait être immense : même la brume n'osait s'approcher de ces deux guerriers. Leurs regards se croisèrent, et tous deux se préparèrent à l'affrontement. L'un d'eux saisit un kunaï explosif et le ficha dans le sol, à égale distance des deux combattants. Les quelques secondes avant le début du combat semblèrent se dérouler au ralenti. Tout semblait immobile. Même le vent retenait son souffle.
Puis soudain vint le chaos. L'explosion ne fut pas celle attendue par les deux combattants. Celle qui survint masqua totalement le bruit émit par le kunaï rouge. Le brouillard s'enfuit au delà des montagnes, le vent hurla dans sa suite et le cri d'un villageois se perdit dans l'air. L'océan s'était fendu en deux et une armée de créatures immondes sortaient de cette faille. Un passage vers les enfers dont les mortels n'avaient jamais eu connaissance. Ces démons avaient une silhouette humaine, mais c'était bien là la seule chose qui les rapprochait de notre peuple. Un oni gigantesque se dressa par dessus ses congénères et leur cria un ordre dans une langue oubliée. Immédiatement, les troupes se ruèrent en direction du village, avides de nourriture et de sang.
Du haut de leur butte, nos deux guerriers n'avaient rien perdu de la scène. En ces temps de troubles, toute autre personne aurait pris ses jambes à son cou. Mais ils n'étaient pas du genre à fuir un tel combat. Ils évaluaient la puissance adverse avec détachement lorsque celui qui semblait être le chef de ces monstres donna un ordre. L'invasion soudaine ne présageait rien de bon pour les villageois. L'épéiste maudit son armure car elle l'empêchait de rejoindre le hameau à temps. Mais son adversaire n'avait pas ce problème. Il se saisit donc d'une flèche et se concentra. Il ne faisait qu'un avec son arme. La flèche était devenue le prolongement de son bras, celui là même qui protégerait la vie de ces innocents. En contrebas, le village n'était qu'un petit point aux yeux de celui qu'il aurait du affronter. Mais le regard perçant de l'archer était sans faille. La flèche se planta dans le torse d'un des démons avant qu'il n'ait pu atteindre une âme humaine. Un autre projectile fit mouche. Puis un autre, et encore un : jamais il ne ratait sa cible. Les tirs s?enchaînaient avec une précision meurtrière.
Mais le spécialiste de la distance savait qu'il ne viendrait pas à bout de cette cohue. Il serait bientôt à court de munitions. Aussi il se prépara à viser leur chef. Avec un peu de chance, ces êtres rebrousseraient chemin si ce dernier tombait. S'armant de concentration, ainsi que de ses dernières flèches, il banda son arc. L'air était lourd, mais le vent absent. Il ne pourrait rater ce tir. Les projectiles partirent en un seul sifflement. Toutes atteignirent le monstre. Mais toutes ricochèrent sur son cuir. Désemparé, il se figea un instant. Bientôt les démons atteindraient les paisibles pêcheurs. Bientôt ces innocents seraient dépecés.
Non. Les démons n'avaient atteint le village que pour se frotter à plus fort qu'eux. Un épéiste en pagne avait rejoint les hommes et organisait la défense. Chacun se parait d'armes improvisées et priait pour qu'Izanami les épargne tous. Les bêtes arrivèrent enfin. Mais elles n'avaient pas prévu de se retrouver bloquées par la tornade de coups que leur assénait le guerrier. Secondé par les pêcheurs, il était en train de réduire à néant la puissance obscure. Lorsque la dernière de ces créatures tomba, un cri déchira l'horizon. Le chef des démons arrivait. L'épéiste retira sa lame d'un buste noir. Celle-ci semblait s'être imprégnée du sang bleu des êtres vaincus.
Le monstre avait la taille d'un bateau. Il courait en mugissant, visant directement l'épéiste avec ses énormes griffes. Le combat fut titanesque. Les deux êtres se battaient presque avec une force égale. Mais ce ne fut pas le plus pur des deux qui prenait l'avantage. La puissance du démon aurait raison de l'épéiste et il le savait. Dans un élan de désespoir il sauta sur son ennemi et lui porta un dernier coup, puisé dans toute la force qu'il lui restait. Le monstre se trouvait maintenant pourvu d'une large blessure au torse, laissant s'écouler son sang cobalt sur le corps du guerrier. Son c?ur était visible, mais battait toujours. Essoufflé, le sabreur regarda la bête dans les yeux, celle-ci le considéra comme s'il n'était qu'un insecte contrariant. Un insecte tellement épuisé que le coup qu'il lui donna alors l'envoya s'effondrer dans les filets des pêcheurs. Il s'approcha lentement de sa proie.
Son c?ur ne ralentissait toujours pas, toujours habité par le désir de tuer. Il leva lentement son bras droit sur sa cible inerte, prêt à l'abattre et à se délecter de sa mort. Mais ce bras ne retomba jamais. La vie l'avait quitté d'un seul coup, avec comme seul avertissement le sifflement d'une flèche fendant l'air avant de se planter dans sa cible. Une flèche qui venait d'être sortie d'un cadavre de démon, et tirée à nouveau par la même personne.
L'archer laissa tomber son bien à terre et se précipita vers celui qui avait failli être son adversaire. Il se tâcha dans le sang bleu des démons en tentant de le libérer des filets, mais parvint finalement à le libérer. Son souffle était faible, mais son esprit l'habitait encore. Leurs regards se croisèrent. Aucune émotion négative n'emplissait cet échange. à la fois chaud et accueillant. Leurs regards étaient empreints de respect et de fierté. Ils ne le savaient pas encore, mais cet instant était le point de départ d'une longue relation d'amitié et d'estime.
Quelques années plus tard, ils ouvrirent une école, ici à Yashigiri. Ils voulaient que tous puissent pouvoir se défendre, que ce soit à l'aide d'un katana ou d'une autre arme. Leurs successeurs ont toujours suivi ce désir de protection et avec le temps, l'école s'est développée et est devenu un clan. Oui, beaucoup de temps a coulé depuis cette histoire. Tant de générations ont passé que le monde lui même ne se serait pas reconnu. Pourtant de toute ma vie je suis sur d'une chose. Jamais un habitant de notre île n'ignorera cette légende : la légende de l'arc et de l'épée.
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