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Il y a quelque temps, un individu vit chez un adepte bouddhiste européen, un genre de calendrier pieux sur la première page duquel on pouvait lire : ""Lorsque tu es parfait, tu tombes dans le Néant".
Par contre, Dieu, par la bouche de Moïse, se proclame "Celui qui est", c'est-à-dire, l'Etre par excellence.
L'israélite, le chrétien, optent pour l'Etre et règlent leurs faits et gestes en vue de l'existence sans fin.
Comment départager les croyances antagonistes ? Quelle réalité se cache sous le terme de Néant ?
On ne peut parler du Néant sans parler de l'Etre dont il est le corrélatif.
En conception courante, le Néant est la privation de l'Etre. Mais si, par définition, le Néant est privé d'être, il n'a jamais existé et n'existera jamais. C'est une pure fiction. Fiction singulièrement vivante, cependant, et qui nous fait trembler sur nos bases. Cela commence au fond de mon verre lorsque la dernière goutte s'en est allée ; cela continue dans la tombe d'un être cher qui s'en va éternellement ; cela se termine dans le Nirvana, où s'évanouissent les peines après les joies, après le dernier atome de moi-même. Le Néant absolu, Rien radical, n'existe donc pas, car alors il serait Etre. Le Rien radical est ainsi une pure fiction.
En revanche, le Néant, en tant que repoussoir de l'Etre permettant à celui-ci de se définir, de se manifester, est nécessaire. Dans ce cas, le Néant est réel. Il ne peut alors s'agir que d'une forme négative d'Etre. Il est cette substance divisée, instable, passive, constituant fondamental de toutes les choses physiques : le chaos des mythologies, la matière avec un grand "M" des philosophes et des physiciens. Les matérialistes qui n'admettent que la Matière se trompent, car celle-ci est totalement négative. Elle présuppose l'Etre positif qui est Dieu.
Par contre, les spiritualistes purs auraient tort de mésestimer la Matière, car c'est en se donnant ce Néant réel que l'Etre primitif obtient cette substance infiniment passive en laquelle il fait éclater au grand jour sa toute-puissance, sa splendeur éternelle, son infinie bonté. M.Oscar Philippe"
Cette note semble être l'épilogue d'un manuscrit assez dense se dit-il... Tiens, une dernière phrase est inscrite un peu plus bas. Que se passe t-il... ?! J'entends des voix me susurrant des choses !
L'individu commenca à perdre son sang-froid et voulu s'enfuir lorsqu'un bruit sourd le fit tomber raide mort au sol. Au bord de l'inconscience, gisant sur le sol, il n'y voyait plus très clair mais aperçu tout de même quelque chose se déplacer vers lui jusqu'à perdre complètement connaissance. Reprenant ses esprits quelques minutes plus tard, il leva la tête tout étourdi et voyant la porte grande ouverte, s'enfuya rapidement en abandonnant la note qui vint se déposer très légèrement sur le sol. On peut y lire la dernière phrase dont il parlait tout à l'heure :
"L'angoisse est la disposition fondamentale qui nous place face au néant. M. Martin Heidegger"
Qui ne distingue pas, confond ; qui ne se distingue pas, se confond, et la confusion recouvre tout d'un voile de néant. Qu'est-ce que l'homme a t-il bien pu alors aperçevoir ? Etait-ce une illusion due au choc mélangée à l'angoisse qu'il a subi et donc une pure fiction ? Ou bien peut-être quelqu'un ?!
Ce fût alors par un soir d’octobre, tel un voile mortuaire posé sur une plaine, que la brume, comme par pudeur, recouvrait les corps d'innombrables défunts.
Dans le sang lié, le sort de l’île de Yagishiri était désormais scellé. Victorieux, un individu devint alors une légende.
Ouvrant ainsi une nouvelle ère, il mît un terme à plusieurs années de guerres pour ce titre. On l'appela : Awe.
Une longue carrière de duelliste s'en suivi dans laquelle il reste invaincu, après avoir défié les plus illustres adversaires de son temps, sous divers pseudonymes, chacun ayant marqué les esprits de leur époque respective. Nombreux sont ceux qui voulurent le défier, mais tous ont abandonné l'idée après l'avoir rencontré et ils finirent par lui demander inéluctablement de devenir leur shishô.
Sa réputation était telle sur l'île de Yagishiri qu'il défiait toute concurrence : les pratiquants boudant tous les autres shishô.
Un rônin plutôt déterminé a voulu en finir avec ce règne et mit tout en oeuvre pour aller à sa rencontre. Le moment venu, le jeune rônin, sans la moindre hésitation, annonça son intention. Ennuyé, Awe tenta de lui expliquer combien cette idée était suicidaire, étant donné sa redoutable efficacité au combat. Vu qu'il semblait douter de sa force, le visiteur, pour l'impressioner, s'empara d'une planche et, d'un coup de genou, la cassa en deux. Awe demeura imperturbable. Le rônin insista à nouveau pour combattre avec lui. C'est alors que Awe le pria d'attendre un instant et disparut. Quand il revint peu après, il tenait à la main un énorme morceau de bambou qu'il tendit au jeune rônin en lui disant :
"- J'ai l'habitude de casser avec un coup de poing des bambous de cette taille. Je ne peux prendre au sérieux votre requête si vous n'êtes pas capable d'en faire autant."
S'efforçant de faire subir au bambou le même sort que la planche, le jeune présomptueux dut finalement renoncer, épuisé, les membres endoloris. Il déclara qu'aucun homme ne pouvait casser ce bambou à main nue. Awe répliqua que lui, le pouvait. Il conseilla donc au visiteur d'abandonner son projet tant qu'il ne serait pas capable d'en faire autant. Excédé, le rônin jura de revenir et de réussir l'épreuve.
Deux années passèrent pendant lesquelles il s'entraîna intensivement. Chaque jour il se musclait et durcissait son corps. Ses efforts portèrent leurs fruits car il se présenta à nouveau devant Awe, sûr de lui. Exigeant qu'on lui apporte l'un des fameux bambous pour le test, le rônin ne tarda pas à le caler entre deux énormes pierres. Il se concentra quelques secondes, leva la main puis il cassa le bambou en poussant un cri terrible. Un sourire de satisfaction aux lèvres, il se retourna vers Awe. Celui-ci fit un peu la moue et déclara :
"- Décidément, je suis impardonnable, je crois que j'ai oublié de préciser un détail ! Je casse le bambou… mais sans le toucher."
Le jeune homme, hors de lui, répliqua qu'il ne croyait pas à ses exploits dont il n'avait même pas pu vérifier la simple existence. Saisissant alors un solide bambou, Awe le suspendit à une ficelle qu'il accrocha au plafond. Après avoir respiré profondément, sans quitter des yeux le bambou, il poussa alors un cri terrifiant qui venait du plus profond de son être, et sa main, tel un sabre, fendit l'air pour s'arrêter à 5 centimètres du bambou… qui éclata. Subjugué par le choc qu'il venait de recevoir, le jeune rônin resta plusieurs minutes sans pouvoir dire un seul mot, comme pétrifié. Finalement, il lui demanda humblement pardon pour son odieux comportement et le pria de l'accepter comme élève.
Awe avait l'habitude de s'entraîner sur la plus haute cascade de l'île de Yagishiri. Cet endroit unique qui a été le théâtre des plus importants duels ayant marqué son histoire et où le soleil se couche petit à petit, annonçant la fin d'un monde, telle une coïncidence.
S'évertuant à retarder l'échéance pour préserver son monde, il entreprit de nombreuses batailles. Les suivantes étaient toujours plus grandes que les précédentes car il se rapprochait de la vérité, hélas.
Awe ne cessait de s'entraîner et était devenu expert dans l'art du sabre. Mais il était cependant loin d'être satisfait de son niveau. Malgré ses efforts, il avait conscience que depuis quelque temps il ne parvenait plus à progresser. Dans son désespoir, il décida de suivre l'exemple du bouddha, les sutras rapportent en effet que celui-ci s'était assis sous un figuier pour méditer avec la résolution de ne plus bouger tant qu'il n'aurait pas reçu la compréhension ultime de l'existence et de l'univers. Déterminé à mourir sur la place plutôt que de renoncer, le bouddha réalisa son vœu : il s'éveilla à la suprême Vérité. Awe se rendit donc dans un temple afin de découvrir le secret de l'art du sabre. Il consacra 7 jours et 7 nuits à la médiation. A l'aube du 8ème jour, épuisé et découragé de ne pas en savoir plus, il se résigna à rentrer chez lui, abandonnant tout espoir de percer la fameux secret. Après être sorti du temple, il s'engagea dans une allée boisée. A peine avait-il fait quelques pas que, soudain, il sentit une présence menaçante derrière lui. Sans réfléchir, il se retourna en dégainant son arme. C'est alors qu'il se rendit compte que son geste spontané venait de lui sauver la vie : une rônin gisait à ses pieds, sabre en main.
Il comprit que la technique seule ne pouvait rien mais qu'ajoutée à la spiritualité, elles deviennent les voies inséparables qui, elles-mêmes associées à l’autodiscipline, mènent à la victoire.
C’est l’esprit qui terrasse et non le sabre, et le premier se doit d’être au moins aussi aiguisé que le second.
Quelques années plus tard, lors d'une promenade dans un coin reculé d'un village, Awe fut complètement absorbé dans la contemplation de la lune d'un rouge écarlate, située par-dessus une falaise, qui lui rappelait le passé de son oeil gauche. A quelques pas derrière lui, son jeune kōhai le suivait en portant son sabre. Une idée traversa l'esprit du jeune garçon : " Malgré toute l'habileté de mon maître au sabre, il serait aisé de l'attaquer en ce moment par derrière, tant il paraît hypnotisé par la lune." A cet instant précis, Awe se retourna violemment et chercha autour de lui, alarmé, comme s'il voulait découvrir quelqu'un qui serait caché. Inquiet, il se mit à fouiller dans tous les recoins du village en un clin d'oeil. Ne trouvant personne, il se retira, très soucieux. Un villageois qui vit passé une sorte de flash sous ses yeux, reconnu l'aura de Awe et finit par lui demander s'il allait bien et s'il désirait quelque chose. Awe répondit :
- " Je suis profondément troublé par un étrange incident que je ne peux m'expliquer. Grâce à ma longue expérience des arts martiaux, je peux ressentir toute pensée meurtrière émise contre moi. Et tout à l'heure, je l'ai justement ressenti. A part mon kōhai, il n'y avait personne d'autre autour de nous, pas même un animal. Ne pouvant justifier ma perception, je suis mécontent de moi, se dit-il."
Le jeune garçon, apprenant cela, s'approcha de son maître et lui avoua l'idée qu'il avait eue, alors qu'il se tenait derrière lui. Et il lui en demanda humblement pardon. Awe se détendit et satisfait, retourna contempler la lune. Il comprit grâce à cette expérience qu'il avait développé un sens encore plus aiguisé que la dernière fois. C'en était effrayant.
Chaque action doit ensuite s’effectuer selon le rythme qui lui convient tout en gardant à l'idée que le maitre mot est la volonté de vaincre par n’importe quelle arme.
Le but de toute étiquette est de cultiver votre esprit de telle manière que, même lorsque vous êtes tranquillement assis, l'idée ne puisse même pas venir au plus grossier des hommes d'oser vous attaquer.
Un fois, dans une auberge isolée, Awe était installé seul à une table. Et malgré trois mouches qui tournèrent autour de lui, il resta d'un calme surprenant. Trois rônins entrèrent à leur tour dans l'auberge. Ils remarquèrent aussitôt avec envie la magnifique paire de sabres et de kunais qu'il portait. Sûrs de leur coup, trois contre un, ils s'assirent à une table voisine et mettèrent tout en œuvre pour le provoquer. Celui-ci resta imperturbable, comme s'il n'avait même pas remarqué la présence des trois rônins. Loin de se décourager, les rônins se firent de plus en plus railleurs. Tout à coup, en trois gestes presque invisible à l'oeil nu, Awe attrapa les trois mouches qui tournaient autour de lui, et ce, avec les baguettes qu'il tenait à la main. Puis calmement, il reposa les baguettes, parfaitement indifférent au trouble qu'il venait de provoquer parmi les rônins. En effet, non seulement ceux-ci s'étaient tus, mais pris de panique, ils n'avaient pas tardé à s'enfuir. Ils venaient de comprendre à temps qu'ils s'étaient attaqués à un homme d'une maîtrise redoutable. Plus tard, ils finirent par apprendre, avec effroi, qui était celui qui les avait si habilement découragés.
- Devenu Shishō du premier clan à avoir vu le jour : Rusuban ; il affiche fièrement son kamon où qu'il aille en la mémoire de ses compagnons d'armes morts au combat. Il s'en est inspiré afin de l'adapter à son nouveau clan pour une nouvelle ère : la Tooken Tokushu Butai.
- Son expérience (environ 300 000 000 d'xp) n'a d'égale que son égocentrisme exacerbé, s'attenuant au fil du temps dans un monde instable menant à la frustration.
- Il a conservé la 1ère place du classement depuis son arrivée jusqu'alors, soit 11 ans, ce qui est à ce jour le plus long règne jamais connu.
- Raiton avec la plus grande rapidité d'exécution jamais vu jusqu'alors avec moins de 3 secondes pour effectuer la cultissime course de la falaise.
- Premier détenteur du 16ème dan "Soke".
Voici donc l'histoire de celui qui est à Yagishiri, un des plus grand guerrier que Ninja Tooken ait jamais porté. À chacun de ses duels, il en sortait vainqueur. Il aurait survécu à plus de 100 duels ! Son épée est plus rapide que le vent, ses techniques de combats plus meurtrières les unes que les autres et ses stratégies militaires d'une grande ingéniosité.
Son oeil restera attentif sur ce qu'il se passe, continuant à faire parler de lui encore et toujours et ce jusqu'à la dernière bribe de lumière du soleil visible du haut de la Cascade de l'île de Yagishiri.
Other used pseudo
Awe_, ็็็็็็็็Awe, ㅤAwe, Aweㅤ